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Autour du prunelard blanc

30 Avr

NOTE AUX LECTEURS

Attention: l’ampélographie devient rapidement une addiction

Quelle idée saugrenue que d’avoir fait le choix de réaliser un mémoire sur les cépages oubliés du Languedoc-Roussillon ! Avant tout, la curiosité fut le principal moteur de cette démarche …

Pouvoir accéder à la dégustation de ces vieux cépages relève d’une réelle excitation … les faire découvrir relève de la transmission, de l’échange …

Aujourd’hui, je vous emmène pour une virée dans la région de Toulouse, à Villaudric plus précisément.

Cette commune se trouve dans l’aire d’appellation de Fronton. Le réflexe veut qu’une association se fasse entre Fronton et son cépage emblématique: la négrette.

Pour autant, que nenni … nous nous intéresserons au travail qu’on entrepris ce jeune et agréable couple du Château La Colombière, en les personnes de Diane et Philippe CAUVIN.

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C’est avec des bois de taille issus d’une parcelle préphylloxérique du village de Villaudric qu’ils vont surgreffer une parcelle de 0,5 ha de Négrette de 15 ans d’âge. Cette « nouvelle » parcelle devient la parcelle dont sortira la cuvée Prunelard blanc en hommage à ce cépage oublié.

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Revenons justement sur ce cépage et son histoire …Le prunelard blanc, aussi appelé Saint-Côme ou Roussellou, est originaire de l’Aveyron.

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Il est de la famille des côtoïdes au sein de laquelle nous retrouvons la Négrette, le Prunelard Noir, le Malbec (ou Côt) … des cépages typiques du Sud-Ouest.

D’après des analyses ADN, il serait iussu d’un croisement entre le gouais et le moural. Autant le gouais est connu comme étant un cépage très ancien (signalé au Moyen -Âge) et surtout comme étant le géniteur de nombreux cépages, autant le Moural serait le synonyme du Morrastel, originaire d’Espagne, et il n’y a malheureusement que très peu d’information à son sujet sur la partie française.

Aucune donnée quant à la surface cultivée en France n’existe. Seuls le Château La Colombière et un conservatoire implanté en Aveyron (une dizaine de clônes) possèdent officiellement ce cépage …

Parler d’un cépage oublié ne peut se limiter au seul aspect du patrimoine … Maintenant, il est temps de passer à la dégustation de cette cuvée, dont le premier millésime est 2011, avec une production de quelques 3300 bouteilles …

Le nez est porté par des parfums très floraux mais aussi des notes fruitées … On se sent parti pour une ballade dans un verger où se mêlent poiriers, pommiers, aubépines, citronniers … La bouche se montre fine et subtile. Malgré le climat plutôt généreux de la région, ce vin apporte de réelles sensations de fraîcheur, de sapidité et de fluidité …

Un vrai bonheur pour les papilles que je vous invite vivement à découvrir …

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