NOTE AUX LECTEURS
Attention: l’ampélographie devient rapidement une addiction
Quelle idée saugrenue que d’avoir fait le choix de réaliser un mémoire sur les cépages oubliés du Languedoc-Roussillon ! Avant tout, la curiosité fut le principal moteur de cette démarche …
Pouvoir accéder à la dégustation de ces vieux cépages relève d’une réelle excitation … les faire découvrir relève de la transmission, de l’échange …
Aujourd’hui, je vous emmène pour une virée dans la région de Toulouse, à Villaudric plus précisément.
Cette commune se trouve dans l’aire d’appellation de Fronton. Le réflexe veut qu’une association se fasse entre Fronton et son cépage emblématique: la négrette.
Pour autant, que nenni … nous nous intéresserons au travail qu’on entrepris ce jeune et agréable couple du Château La Colombière, en les personnes de Diane et Philippe CAUVIN.
C’est avec des bois de taille issus d’une parcelle préphylloxérique du village de Villaudric qu’ils vont surgreffer une parcelle de 0,5 ha de Négrette de 15 ans d’âge. Cette « nouvelle » parcelle devient la parcelle dont sortira la cuvée Prunelard blanc en hommage à ce cépage oublié.
Revenons justement sur ce cépage et son histoire …Le prunelard blanc, aussi appelé Saint-Côme ou Roussellou, est originaire de l’Aveyron.
Il est de la famille des côtoïdes au sein de laquelle nous retrouvons la Négrette, le Prunelard Noir, le Malbec (ou Côt) … des cépages typiques du Sud-Ouest.
D’après des analyses ADN, il serait iussu d’un croisement entre le gouais et le moural. Autant le gouais est connu comme étant un cépage très ancien (signalé au Moyen -Âge) et surtout comme étant le géniteur de nombreux cépages, autant le Moural serait le synonyme du Morrastel, originaire d’Espagne, et il n’y a malheureusement que très peu d’information à son sujet sur la partie française.
Aucune donnée quant à la surface cultivée en France n’existe. Seuls le Château La Colombière et un conservatoire implanté en Aveyron (une dizaine de clônes) possèdent officiellement ce cépage …
Parler d’un cépage oublié ne peut se limiter au seul aspect du patrimoine … Maintenant, il est temps de passer à la dégustation de cette cuvée, dont le premier millésime est 2011, avec une production de quelques 3300 bouteilles …
Le nez est porté par des parfums très floraux mais aussi des notes fruitées … On se sent parti pour une ballade dans un verger où se mêlent poiriers, pommiers, aubépines, citronniers … La bouche se montre fine et subtile. Malgré le climat plutôt généreux de la région, ce vin apporte de réelles sensations de fraîcheur, de sapidité et de fluidité …
Un vrai bonheur pour les papilles que je vous invite vivement à découvrir …
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